2000
  • avec l’association Un pavé dans la mare
  • projet sélectionné au concours d’architecture « Città : terzo millennio » à l’occasion de La Biennale di Venezia, 7. Mostra Internazionale di Architettura : « Città: less aesthetics, more ethics »

Sans remettre en cause les modes de communication (en ligne) à l’échelle planétaire, les habitants du troisième millénaire ont pris conscience que rien ne peut remplacer la rencontre effective entre les personnes, la découverte directe des lieux et le voyage réel.
Pour ce faire, ils ont pourvu chaque habitant d’un habitat nomade. C’est une maison gonflable à l’échelle d’une personne qui, lorsqu’elle ne sert pas, ne prend pas plus de place qu’une valise. C’est un « lupignon », un lampion lumineux.
Cet habitat est totalement autonome d’un point de vue énergétique : il fonctionne grâce à une pile à combustible qui se sert de l’eau de pluie ou de l’eau présente dans l’atmosphère pour produire de l’électricité par électrolyse. Ce dispositif permet à chaque lupignon d’avoir eau potable, électricité et chaleur. La communication vers l’extérieur se fait par satellite, ce qui permet d’avoir une adresse permanente.
Les lupignons s’accrochent à des « scratchs » urbains qui sont fixés en des endroits choisis selon la politique urbaine propre à chaque ville. Ces « scratchs » permettent aux habitats nomades de s’ancrer comme le ferait un bateau dans un port. Ils occupent certains espaces libres de la ville bâtie : dents creuses, espaces publics, pignons ou murs borgnes, arbres, cours d’eau, ronds-points,…
Lorsqu’un lupignon est déployé, il s’illumine comme un lampion qui dirait « … je suis de passage ici…».
La ville du troisième millénaire est alors constituée d’une strate supplémentaire qui se caractérise par des formes, des rythmes et des usages différents : une ville nomade qui se greffe sur l’ancienne ville bâtie, aux usages sédentaires, héritée des siècles passés.
La ville mouvante ne cesse de changer de visage et de forme ; elle ne remet pas en cause la structure bâtie de la ville - écrin mais elle modifie en profondeur son sens, son usage et son comportement, en donnant une liberté de mouvement, en créant une possibilité de découverte d’autres lieux que ceux usités habituellement.